Introduction
Comme à la maison, en convalescence, je ne tenais pas plus longtemps que 15 minutes assis ou debout, et aussi parce que le moral n'était pas trop au beau fixe (j’avais l’impression que rien n’évoluait) alors, j'ai tardé à faire mon compte-rendu et, longtemps après l’opération, (presque 4 semaines) le voici.

J'avais aussi honte de venir sur le forum, le travail n'étant pas accompli ...

Je le place ici dans ce premier message. Comme cela il ne sera pas nécessaire de lire tout les échanges pour glaner les information à gauche et à droite.
On pourra donc enfin clore ce post « Operation de PaHe ».
4 semaines de retard, OK, mais regardez la jolie tartine que voici en contre-partie …

Récapitulatif
J'ai eu une cruralgie qui est la sciatique du devant provoquée par le nerf crural/fémoral.
Cette cruralgie me faisait mal sur la crête iliaque gauche et m'a invalidé dans mes activités pendant presque une année (depuis début août 2014).
Je ne faisais plus de sport, plus de bricolage, marche limitée à 15/30 minutes, la misère en fait.
J’ai enfin réussi à obtenir mon opération pour le 16 avril 2015.
Mais tout cela sans avoir cependant auparavant fait plaisir à tout le monde médical (chez qui l’unité de mesure du temps se compte par éléments incompressibles de deux semaines) en prenant mes médicaments (anti-douleurs et anti-inflammatoires), en faisant ma physio, en allant marcher, pendant 4 mois alors que cela n'aurait pas du durer plus de 6 semaines (traitement conservateur donc).
J'ai aussi au final encore fait une tentative d’infiltration avec un succès qui n’a duré que trois jours.
Vous m’aurez compris, je ne suis pas trop satisfait de mon médecin de famille qui a fait traîner les choses et fait perdre mon temps. Et aussi un peu déçu que personne n’ait rien trouvé quand je suis allé me présenter aux urgences une première fois. C’est mon chiro qui a trouvé le bug le premier deux mois après (merci qui ? merci chiro ... de Cassis. Mais non, il habite en Suisse).

Donc enfin : Opération J-1 (15 avril 2015, mercredi)
Pris le train de Moutier à Berne avec ma petite valise à roulettes vraiment mini-mini (évidemment, le chirurgien chef optimiste m’a dit que je passais deux nuits à l’hôpital).
Premier couac, j’ai oublié mes pastilles contre le mal de voyage (et oui, je ne supporte pas le train). Ca commence bien.

A la première halte pour changement de train, tout blanc, je vais acheter des pastilles, histoire de ne pas vomir en arrivant à la réception de l’hôpital.
Arrivée à l’hôpital, enregistrement et prise de sang (j’ai oublié ma carte de groupe sanguin).
J’ai eu droit à mon bracelet numéroté (pour que l’on me reconnaisse à la morgue je suppose).
Pris mes quartiers. Je suis en chambre commune avec trois personnes suisse-allemandes … Gruezi, gruezi, zamme. Voilà, çà c’est fait.
Ils ont tous des opérations différentes et pas forcément toutes dans la colonne vertébrale. Un c’est le genou, un autre a arrêté définitivement de faire du cheval alors il a décidé de remettre ses jambes droites car il en avait marre de ressembler à Lucky Luke ou John Wayne (ok, je sors et j'arrête de déconner).
Le troisième a des vertèbres cassées depuis deux ans et il avait mal (non, sérieux ?).
Il vient se les faire cimenter et revisser ensemble (ils ne font pas que dans la mécanique de précision ici mais aussi dans le bâtiment semble t’il).
Le quatrième, c’est moi, voilà, voilà, le seul qui fait une arthrodèse, ce qui me conduit, par enchaînement, à récapituler ce qui est mal-foutu dans ma colonne et comment les mécanos vont réparer cela (très compétents au demeurant les mécanos).
Cet hôpital, c’est pas de la daube, très réputé. J’ai de la chance.
DDD inside (Degenerative Disc Disease)
Tassement des vertèbre L4-L5 et dégénérescence du disque inter-vertébral, surtout du côté gauche. Début d’arthrose. C’est ce que j’ai.
(IRM L4-L5 gauche)
(Radio L4-L5)
Il est supposé que le nerf crural est irrité par un rétrécissement du foramen gauche (là ou il sort). Cependant, c’est assez troublant, car en général, c’est plutôt L2-L3-L4 qui provoquent çà.
Mais comme l’infiltration, faite au scanner, a démontré que c’était bien à la sortie gauche de L4-L5 qu’il y avait une inflammation, alors on y croit quand même.
Je n’ai jamais fait comme tout le monde, cela ne va pas changer.
Le 90% des patients ont une sciatique, moi j’ai une cruralgie.
Le 90% des patients qui ont une cruralgie, l’ont depuis L2-L3-L4, moi c’est depuis L4-L5.
Et on verra plus bas que même l’opération, je ne suis pas foutu de faire comme tout le monde. On ne change plus à mon âge.
X-LIF technic
C’est le nom de l’opération tel que le chirurgien chef optimiste qui m’a ausculté l’a écrit dans son rapport.
Sans plus. Il m’a dit lors de l’entretien de 15 minutes (à tout casser) « On rentre par le côté et vous devez mettre une ceinture pendant 2-3 mois. Point barre.
Là bas, si on pose pas de questions, ils disent rien.
Alors je suis allé regarder sur internet ce qu’est X-LIF et je suis tombé sur une entreprise californienne Nuvasive qui commercialise tout un attirail d’instruments et appareils de contrôle, etc, etc … et qui revendique la procédure X-LIF.
Phako a placé une vidéo et un article à ce sujet sous le post XLIF.
Mais je me suis rendu compte en discutant à l’hôpital au sujet de mon opération à venir qu’en fait, elle n’avait de X-LIF que le fait de passer par le côté à travers le muscle psoas pour enlever le disque et placer une cage intersomatique (sacré psoas, je suis pas encore sorti de l’auberge moi).
D'abord, ils n’utilisent pas le matériel de Nuvasive mais le leur.
Ensuite, l’immobilisation des vertèbres se fait par l’arrière, avec deux petites incisions pour placer les 4 vis et les deux barres/plaques.
Du classique à ce niveau là.
La technique X-LIF originale proposait d’immobiliser les vertèbres en passant également par le côté. Ici, à l’hôpital, ils estiment que ce n’est pas assez robuste.
(Le système de fixation de Nuvasive qui n'a pas été utilisé chez moi, trop fragile)
Note : un des avantages de passer par le psoas, est une perte de sang minime.
Cela tient dans une cuillère à soupe disent t’ils.
J’ai pas vu la cuillère, je dormais. Je peux pas dire si c'est vrai.
L’autre avantage, c’est une durée réduite en salle d’opération.
Une heure 30 pour moi (annoncé « moins qu’une heure par le chirurgien chef optimiste, le même qui a dit que je passais deux nuits à l’hôpital

Le temps de convalescence aussi, soi-disant réduit.
Mouais, tu repasseras. Pour le moment, à 4 semaines, en comparant avec le blog d’Altea, je trouve que c’est pas gagné d’avance.
On refera le point dans deux mois et puis 6 mois, et enfin une année.
Je vais quand même demander à la chirurgienne, quand je la reverrai, si il y a encore des autres avantages.
Mais le temps d’opération réduit, si on se met dans la peau de l’administrateur de l’hôpital, me semble le plus probant …

J-1 : suite
Discuté avec une infirmière qui m’a posé plein de questions sur mon état de santé et qui m’a aussi demandé d’expliquer l’opération que je venais effectuer … au cas où je pensais à tort venir pour une greffe du cœur probablement.
Elle m’a demandé de me montrer les médicaments que je prends habituellement … et elle m’a tout piqué, cré vin Dieu. J’aime pas çà.

Ensuite, entretien avec l’anesthésiste. Cela sera une anesthésie complète. Pas le choix … heureusement finalement.
J'avais imaginé suivre l'opération en direct, mais non, finalement, c'est mieux comme cela. J'ai plus l'âge de faire le curieux.
Ensuite une discussion avec une doctoresse qui est chargée d’expliquer l’opération qui sera effectuée.
C’est là que j’ai appris que ce n’était pas la technique XLIF dans sa totalité.
Il est dommage que l'on m'explique cela quand j'ai déjà décidé de faire l'opération et pas avant.
Petit problème de communication dans cet hôpital. Comme tout partout d'ailleurs.
Puis le dernier repas du condamné (et oui, à force de faire l’andouille, on finit par brûler en enfer. Ndlr : faut suivre … jeu de mots ... celui qui trouve gagne une vis médicale usagée ... bleue ... avec des taches de sang).
Une heure plus tard, j'ai droit à un lavement. Pas mal, original, première fois.
Mais ceci dit, si je peux éviter à l’avenir, même pour des motifs érotiques, je ne me gêne pas.

Pile-poil après que l’infirmière me l’ait fait, un voisin de chambre décide d’aller prendre sa douche.
Sadique !

Par précaution, j’ai pris ma tablette Androïd (ndlr : une tablette Androïd n’est pas un médicament pour constiper) et je suis allé m’enfermer dans les toilettes des visiteurs pendant une heure. Na !

Pas eu besoin de somnifère pour la nuit. Pas trop mal dormi.
Jour J (16 avril 2015, jeudi)
Je me réveille et je regarde les autres déjeuner … snif …

On me demande si j’ai besoin d’un calmant. Je réponds que cela va aller.
Je n’ai pas du prendre de douche à la Bétadine, ni hier soir, ni ce matin. Juste une douche normale.
On m’a fait enfiler la petite blouse du patient … et je patiente donc (c'est le rôle que l'on m'a attribué).
Je dors un peu en attendant l’heure.
A 11 h, on vient me chercher. Petit signe d’encouragement des voisins de chambre. Et hop chez les anesthésistes.
On me met la perfusion et on me recouvre d’une couverture chauffante.
Départ pour le bloc.

Dans la salle, des personnes en blouses vertes (ou bleues, ou bleu-vertes, je ne sais plus, je place pas la limite au même endroit) s’affairent à préparer le matériel, etc …
Personne ne me regarde.
D’ailleurs, au juste, je n’ai pas fait connaissance avec la chirurgienne avant l’opération. Je ne suis qu’un numéro … ouinnnnnnn

L’anesthésiste me dit bonne nuit … … … …





… … … une infirmière me dit bonjour.
Je dis bonjour et je me rendors.
Je fais le coup au moins trois fois.
Je confonds la salle de réveil avec un dortoir.
Pour finir je crois qu’ils m’ont foutu dehors.

Retour en chambre dans la journée. J’ai mon tuyau d’oxygène et ma pompe à morphine.
Pas de redons (drains) étant donné que mon sang tenait dans une cuillère à soupe (que je n'ai pas vue donc)
Pas de bas de contention. On me fait simplement des piqûres de Clexane contre les thromboses et je dois faire des exercices avec mes jambes toutes les heures.
Ensuite, repos, somnolence. Pas vraiment mal.
Petite collation le soir.
Le grand défi, maintenant, c’est d’uriner.
J’y parviens le soir à 21 h, en me mettant debout devant le lit, aidé par deux infirmières.
Ensuite je suis resté debout seul pour être tranquille pour uriner.
Voilà, le travail de la physiothérapeute est fait un jour en avance.
La nuit, pas vraiment dormi.
En permanence en train de légèrement me déplacer, changer mon coussin sous les genoux de place et en activer ma pompe à morphine.
Cela faisait quand même mal.
Cette morphine me donnait des bouffées de chaleur et me faisait transpirer.
J’avais l’impression que la dose était trop grande à chaque fois.
Finalement, à 3 heures du matin, j’ai enlevé l’oxygène et j’ai arrêté la morphine. Dormi comme un loir jusqu’au petit déjeuner.
J+1 (17 avril 2015, vendredi) => J+3 (19 avril 2015, dimanche)
Fait ma toilette à la lavette, l’infirmière s’est occupé du dos.
On m’a tout retiré : l’oxygène, la pompe à morphine, la perfusion. Plus de tuyaux.
Sinon, en vrac, pendant ces trois jours :
Entretien avec la chirurgienne
… qui m’a dit que tout s’est bien passé et que l’opération a duré 1h30.
Elle me dit qu’après 6 mois, je devrais pouvoir refaire ce que je faisais avant.
Je lui dis « Même les montagnes russes ? ». Elle me répond « Mountain bike ? ». A rappeler que je suis en Suisse-allemande.
« Non, non, Roller-coaster ».
Finalement, elle me dit oui en mettant une réserve en ce qui concerne les montagnes russes avec un fort taux de G (accélération).
Elle ne me parle pas des problèmes de vibrations et de secousses. Enfin bref, j’ai pas trop creusé.
Physiothérapeute
Marche, montée d’escalier, exercices à effectuer. Très simple : ce sont des exercices à effectuer couché et seulement un debout, plier les genoux. Je reçois des feuilles récapitulatives.
Lombostat
Un jeune homme en cravate vient m’amener ma ceinture lombaire.
Cela fait très « vente à domicile » avec sa mallette remplie de ceintures de diverses tailles.
Au passage il me glisse : « Vous savez, cette ceinture, cela ne sert pas à grand-chose, c’est surtout pour rassurer ».
Super, je fais le clown alors ? J’ai vu la facture de la ceinture après coup : 400 CHF. Un peu cher pour seulement rassurer.
Made in Spain quand même, c’est pas encore Made in Korea (du Nord)

Radiographie
J’ai fait une radiographie que je n’ai finalement pas vu.
Visites
Samedi, visite de ma sœur et de ma maman.
Marché jusqu’à la cafeteria. Pas tenu plus longtemps que 30 minutes assis. Mal.
Dimanche, visite de mon fils et de sa maman. Rentré avec eux d’ailleurs. Voir plus bas.
Etat général
Je marche comme un vieillard, çà fait mal tout partout, mais pas de manière exagérée.
Le deuxième jour, j’ai pu me doucher. Mes pansements résistent à une douche.
(les cicatrices)
(les pansements)
Sortie d’hôpital
Il était envisagé de me laisser partir le mardi 21 avril à 9 h 30. Pas une minute avant, pas une minute après …
Et oui, comme dans un hôtel.
Mais comme personne ne pouvait venir me chercher avant midi, ils m’ont proposé de quitter l’hôpital dimanche (il n’y a pas de soucis d’heure ce jour là car pas d’admission).
Un médecin a juste vérifié que ma radiographie était en ordre et que mes douleurs étaient supportables.
Donc au final 4 nuits d’hôpital.
Ma conclusion à la sortie de l’hôpital : très positif (on verra que je déchanterai un peu ensuite à la maison)
J’en ai profité pour rentrer en voiture avec mon fils et sa maman. Le voyage s’est mieux passé que je le redoutais.
Une heure de trajet. Position inconfortable et douloureuse, mais sans plus.
Mon domicile m’attend avec pince de préhension, chausse-pied rallongé et écran PC suspendu.
Pas pris la peine de réhausser le lit et le canapé.
Je l’ai un peu regretté au début mais ensuite c’est allé quand même.
(Ecran de PC suspendu)
Rapport hôpital
Dans le rapport final, le diagnostic et l’opération sont décrites ainsi : (traduit de l’allemand)
Diagnostic
Syndrome lombaire local avec douleurs sur le flanc gauche dus à une dégénérescence avancée du segment L4/L5.
Opération
Décompression indirecte du canal spinal par une élévation du segment L4/L5 avec accès transpsoas par la gauche.
Pose d’une cage Oracle (11 mm, 8 deg., 55) additionnée de 6mg d’inductOs (ndlr : une protéine servant à induire la production d’os … pas de greffe osseuse, donc). Stabilisation dorsale percutanée avec Matrix MIS L4/L5 (ndlr : je ne suis plus dans la matrice, mais la matrice est en moi … l’occasion de faire un 4ème film … je vais écrire à Warner).
Corset lombaire pour 2-3 mois.
Enlever agrafes après 12 jours.
Contrôle radiologique après 6 semaines.
(Cage, barres/plaques et vis)
Ancien message de début de post du Jeu 16 Avr 2015 09:27
9.30 Bientôt le départ pour le bloc et la préparation. Opération à 11.30.