
Je me présente : Christelle, 40 ans.
Mes soucis de dos remontent à 2002, quand je me suis déplacée 3 vertèbres.
Une fois remises en place, j'ai hérité de 3 protrusions discales en L2-L3, L4-L5 et L5-S1. Depuis, j'ai souffert de maux de dos - comme on dit - très régulièrement.
En 2011, je perds 50 kgs et je dois reprendre la kiné très intensivement pour pallier aux douleurs en me remusclant.
En avril 2015, après une chute dans les escaliers, les douleurs deviennent mes compagnes quotidiennes. 3 jours après ma chute, une sciatique et une cruralgie font leur apparition et ne me quitteront plus jusqu'à août 2016.
Mon médecin me fait reprendre le parcours classique des examens : radios, scanner puis rhumatologue qui prescrit une infiltration sous scanner qui ne donnera rien.
La protrusion L5-S1 est en effet devenue hernie discale et est indiquée comme compressive au scanner. On m'oriente alors vers la chirurgie.
A Lille, les rendez vous sont donné selon l'importance du cas et après envoi d'un courrier du médecin traitant.
J'ai rendez vous 3 semaines après et je verrai la mention "urgent" sur mon dossier... on est alors en août 2015.
La chirurgienne me demande de passer une IRM que je passerai début octobre. Je la revois 3 semaines plus tard et là, douche froide. L'hernie ne comprime pas le nerf. Mes douleurs étant là et étant résistantes à tout traitement anti douleur, elle demande alors la réalisation d'un myeloscanner qui révèle que l'hernie n'est pas compressive tout le temps mais seulement pendant certains mouvements. Nous sommes courant novembre et je n'aurai rendez vous que début janvier.
Au vu des résultats, ma chirurgienne m'informe qu'après examen de mon cas par plusieurs chirurgiens du service, je ne serai pas opérée mais orientée vers le centre de traitement de la douleur. Mon rendez vous est fixé début avril.
Psychologiquement, c'est difficile de vivre au quotidien avec la douleur d'autant que je suis en arrêt depuis le 4 septembre 2015. Mon médecin, devant la résistance des douleurs aux traitements classiques, me passe sous morphine rapide.
Avril arrive enfin et la neurologue que je vois décidé de remettre à plat le traitement anti douleur mais est intriguée par mes douleurs qui ne descendent pas plus loin que le genou. Elle demande pour moi un deuxième avis chirurgical mais à un spécialiste des malformations de colonne. Il aura lieu le 23 mai 2016.
En attendant, le nouveau traitement ne donne absolument rien et la modification faite début mai non plus. Je fais des nuits de 3 heures au maximum et je suis épuisée psychologiquement. Mon médecin me mettra même sous anxyolitiques pour essayer de me faire dormir. En vain...
Le 23 mai, après une heure de retard, je rentre enfin dans la salle de consultation. Le chirurgien m'écoute et commence à regarder mes radios accessibles sur mon dossier informatique et me dit que quelque chose le chiffonne dans les images mais que je dois aller faire un EOS car il n'a pas ma colonne dans son intégralité. Je pars donc réaliser l'examen et je reviens 20 minutes après et j'attends pour que le chirurgien me reprenne entre deux patients.
À peine a t'il ouvert le fichier informatique qu'il me dit qu'il sait d'où vient le problème et que même si la décision de ne pas m'opérer de mon hernie était justifiée, au vu de l'EOS, il faut que je sois opérée. Je suis beaucoup trop cambrée et ça explique les compressions aléatoires de l'hernie.
Il appelle ma chirurgienne qui au vu des clichés comprends de suite le souci.
Une arthrodèse L5-S1 par voie antérieure est programmée ainsi qu'un léger redressement de la colonne pour réduire la cambrure.
Je suis passée au bloc le 8 août. L'intervention s'est bien déroulée et je suis sortie le 12.
Depuis, je suis en convalescence chez moi et heureusement que mes parents sont là car je n'ai pas le droit de m'asseoir jusqu'au 17 novembre sauf pour aller aux toilettes ou pour passer de la position allongée à debout et inversement.
Je n'ai eu qu'une ablation du disque avec pose de cage et de vis pour redresser un peu la colonne.
Le 17 novembre, selon le résultat de l'EOS, un deuxième passage pourra être programmer pour poser vis, tiges et plaques.
Au CHRU de Lille, ils pratiquent l'arthrodèse en deux temps maintenant pour éviter les arrachements de matériel liés à la rigidité à laquelle les patients ont du mal à s'habituer.
Si la greffe osseuse est bonne, il n'y a donc pas de deuxième intervention.
Il me reste donc à être patiente.
Pour le moment, je n'ai plus de douleur de sciatique ni de cruralgie. Juste un point dans la cuisse gauche qui me lance jusqu'au mollet quand je m'assieds aux toilettes. Parfois aussi l'impression que le bas de mon dos a été roué de coup.
Je commencerai la kiné dans 15 jours pour du gainage abdominal et dorsal.