Les futurs opérés ont le stress, la peur, l’angoisse qui monte petit à petit. Il ne faut pas croire, nous, les femmes, maris, enfants, parents ressentons tout cela aussi mais nous ne le montrons pas.
Du moins pour ma part, je garde tout pour moi.
J’ai essayé de me préparer psychologiquement à cette opération, à le voir souffrir, tout en espérant que cette opération est ce qu’il lui faut et va enfin le libérer de ces douleurs qu’il supporte depuis un an. Mais la peur est là : « Et si ça ne marche pas ! ? ». Mais ça je ne peux pas lui dire.
Il faut le rassurer aussi, que je vais me débrouiller durant cette semaine d’hospitalisation, que je vais tenir physiquement, ne pas m’écrouler avec tous ces traitements qui me pourrissent la vie.
Que lui dire alors que cette angoisse est en moi, de santé fragile, vais- je tenir le coup ?
Les longs trajets tous les jours, les journées fatigantes, m’occuper de la maison et de mon fils, dont heureusement j’ai le soutien et qui veille à ce que je prenne assez de repos.
Arrive le jour du départ, les derniers préparatifs, un bon repas avant de partir, l’installation dans la chambre. Ouf il a l’air de bien s’entendre avec son compagnon de chambre qui va subir la même opération que lui. J’écoute les explications de l’infirmières (à la limite plus qu’eux !), de l’anesthésiste qui sera présent en salle le lendemain. Il connait son métier et sais que même s’il ne le montre pas ils sont angoissés, du coup un petit médoc pour la nuit.
Vient ensuite le retour à la maison sans lui, après un petit détour pour manger un bout avec le fiston. Et là et bien c’est le vide, ça fait drôle sans lui surtout que nous sommes ensemble pratiquement 24h/24 depuis 13 mois depuis son accident. Une soirée à penser à lui devant la tv sans savoir vraiment ce que je regarde, la nuit sans sommeil.
Le jour J est là

Il est parti depuis 4h, allez je demande des nouvelles, tout c’est bien passé il vient d’arriver en salle de réveil, il remonte bientôt dans sa chambre ! Ah bon on m’avait dit qu’il serait sous surveillance une nuit. Mais le soulagement est là, tout s’est bien passé, le stress tombe, pff je me sens vidée, toute mon énergie a disparu. Le voilà, il l’air à côté de ses pompes et à des propos pas très cohérent lol mais bon ça va. Il faut déjà le quitter les heures de visites sont passées.


Commence les allers/ retours chaque jour, je tiens il sera vite sorti. Mais avant ça je le vois souffrir j’ai mal pour lui, ça fait mal au cœur de voir souffrir la personne que l’on aime.
Le premier levé en assise haute, le kiné qui se barre en le laissant assis là, heu je fais quoi moi s’il se sent mal ? Obligée d’aller le chercher pour le recoucher au bout d’un quart d’heure. Il sursaute il a mal, il a des décharges dans le dos. Ouf l’anesthésiste passe et lui dit de prendre une dose de morphine toutes les 10 min. Et miracle ça passe.
Le lendemain je suis furax monsieur s’est levé, est parti en ballade dans le couloir, et ne se met pas en position haute mais s’assied, première prise de tête. Pas génial, envie de partir, de pleurer, j’essaie juste de l’aider ! Et lui m’envoie promener.
Les instructions pour la maison sont données, rappelle de ce qui est autorisé et interdit, et toujours cette difficulté avec cette position haute, je sens que je vais m’amuser à la maison et que je vais devoir faire le gendarme !
A J+4 on sort, retour à la maison. Mais ce n’est pas fini, la convalescence va être longue, et je me rends compte qu’il ne sait et ne peut rien faire. Allez je reprends courage, le laver, l’aider à s’habiller, et tout gérer, pas le choix ça va le faire.
Mais je l’avoue je suis très fatiguée et mes nuits dans le divan pour ne pas le laisser seul ne sont pas très reposantes. Enfin, c’est la vie et je garde en tête que tout cela à un moment portera ses fruits et il ira mieux.
Voilà tout ce que j’avais sur le cœur est dit.



