Arthrodèse lombaire

Ayant obtenu la reconnaissance travailleur handicapé et la maladie professionnelle je n'arrive pas à me mettre dans la tête à savoir si je suis ou ne suis pas "handicapé". J'ai subi une arthrodèse L5S1 et prothèse L4l5. Je pense que psychologiquement ca m'aiderait plus ou moins de me fixer surtout que plus rien ne sera comme avant. Merci de faire part de votre état d'esprit.

Oui un peu quand même avec le matériel dans le dos et ce que ça m'empêchait de faire car je n'avais plus une vie normale.
Plus de vie sociale, de loisirs, délégation des tâches domestiques...
J'espère que ce sentiment va disparaitre et que je vais me sentir de nouveau quelqu'un "d'ordinaire".

Non, d'ailleurs je n'ai pas fait la demande de reconnaissance de travailleur handicapé, je suis en convalescence mais bien décidée à récupérer toute ma mobilité.

Hello,

Sujet intéressant.

En ce qui me concerne, je me sens un peu "diminué" mais aucunement handicapé.

Personnellement, depuis quelques mois, oui, je me sens handicapée, très diminuée...
Dans ma tête, ça chemine petit à petit, car il faut me rendre à l'évidence que même si j'espère être bientôt soulagée grâce au traitement et suivi du centre antidouleurs, et ainsi pouvoir à nouveau bouger pour sortir de chez moi et au moins pouvoir prendre mes repas en famille et marcher à nouveau... avoir une vie un peu plus sociale et ne plus restée isolée, je sais bien que je serai toujours limitée. Tout en faisant le maximum pour l'être le moins possible ! mon corps est limité, mais je ne suis pas handicapée dans ma tête, non !

Après le fait de ne pas pouvoir rester assis trop longtemps, de souffrir dans les files d'attente, de ne plus pouvoir faire du sport comme avant, de galérer pendant les journée de travail, de souffrir pendant les longs trajets en voiture, d'avoir perdu en mobilité, ne plus pouvoir aller dans les manèges de parcs d'attractions (que j'adorais)... font que je me pose sérieusement la question.

Et bien non je ne me sens pas handicapée, au sens strict du terme. Mais voilà il y a un mais, j'ai des vis dans le dos...et c'est peut être pas fini.
Alors oui l'attente statique dans un magasin ou ailleurs m'est un peu compliqué. J'aime mon job mais pour pouvoir continuer à l'exercer j'ai besoin d'aménagements...rien d'extraordinaire et de coûteux...mais j'ai ce besoin. Mon handicap à moi ne se voit pas et c'est ce qui le rend "compliqué" aux yeux des autres. J'ai une activité physique plus importante qu'avant l'intervention, etc...
Non, je ne suis pas une personne handicapée.

Oui et non,

Je me sens handicapé dans un certain sens car j'ai perdu physiquement quelques capacités qui à priori ne reviendront jamais comme avant. L'intervention a bouleversé mes habitudes et limité mes actions futures.
Mais je me dis aussi qu'il y a bien pire que moi et que dans mon malheur, je m'en sors plutôt bien. Je suis une personne presque "normale".

C'est ce que j'essaye de me dire. Je pense que mon séjour en centre de réadaptation me fera prendre conscience qu'il y a bien pire.

Oui dans le sens où je ne peux pas conduire sans avoir mal, où je ne peux plus porter de charges lourdes, où travailler intensément me cause des douleurs, où rester assise longtemps finit par tirer dans le dos.
A la maison, non, car je suis tranquille tel un lézard qui prend le soleil (private joke avec Phako) et que je n'ai plus mal.
Le handicap est vaste, des personnes dépressives peuvent même être reconnues "handicapées". Les vrais handicapés sont pour moi, ceux du cerveau, à savoir ceux qui te regardent de biais parce que tu sors ta carte de priorité pour t'asseoir dans les transports, car ton handicap ne se voit pas.

Perso j'ai récupéré 110 % de mes capacités d'avant. J'ai toujours eu mal au dos, toute ma vie, par crise, ça c'est fini ! Je sens juste que j'ai un truc dans le dos (non j'ai pas dit une brique) mais c'est tout.
Je refais du tennis de table en compétition, porte des charges lourdes quelques instants s'il le faut (20 / 30 Kg) mais j'évite de le faire, fais du jardinage, genre arracher les souches à la baramine.
Alors non, je ne me sens pas handicapé ou alors de la tête mais c'est une autre histoire.

Non, je ne me sens pas comme une personne handicapée, mais l'arthrodèse peut être handicapante pour certains efforts ou postures pour le moment....Et effectivement le centre de rééducation me fait prendre du recul : quand tu es sur le vélo d'appartement et que devant toi, tu as 3 personnes en fauteuil roulant en train de faire de la sarbacane, bah tu te dis qu'il y a pire alors ne te plains pas et pédale...

Altea91 a écrit :Perso j'ai récupéré 110 % de mes capacités d'avant. J'ai toujours eu mal au dos, toute ma vie, par crise, ça c'est fini ! Je sens juste que j'ai un truc dans le dos (non j'ai pas dit une brique) mais c'est tout.
Je refais du tennis de table en compétition, porte des charges lourdes quelques instants s'il le faut (20 / 30 Kg) mais j'évite de le faire, fais du jardinage, genre arracher les souches à la baramine.
Alors non, je ne me sens pas handicapé ou alors de la tête mais c'est une autre histoire.

En continuant à lire le fil de ce post, un truc m'est venu en te lisant toi "Oh grand chef" : en fait avant l'intervention j'étais une personne handicapée...vous comprenez ce que je veux dire ? j'explique...avant marcher 500 m je le faisais mais dans la douleur, plus de ski, plus de roller, pas de trottinette, plus de vélo, ma vie quotidienne était merdique et gâchée par la douleur continue. Mais maintenant avec quelques aménagements et surtout une bonne compréhension du pourquoi du comment, j'en suis arrivée là... je suis une warrior.

Question assez ambivalente je trouve.... Handicapée, pas vraiment, je peux tout refaire ou presque (même les manèges à sensation j'ai eu le feu vert). J'ai demandé la RQTH parce que je suis agent de surveillance dans un musée : à mon poste je suis assise la plupart du temps donc tout va bien mais je voulais me prémunir contre une affectation dans un endroit plus sensible (exemple : debout en salle toute la journée). Cette reconnaissance n'a absolument pas modifié mon boulot (bon, normalement elle aurait dû m'apporter un aménagement de poste avec la mise en place d'un repose-pied mais apparemment c'est trop cher puisque je n'en ai toujours pas vu la couleur).
Je n'ai pas de carte de priorité, ni de stationnement, je n'ai pas de pourcentage d'invalidité. Tout cela, je n'en ai pas besoin... Pour le moment. Pour autant je ne me sens pas aussi mobile qu'avant. Donc pas handicapée mais quand même... Capacités pas non plus pareilles qu'avant...

Tiens, je fais remonter le post.

Je suis handicapée moteur. C’est un fait, c’est reconnu depuis 8 ans officiellement, mdph entre 50 et 80%, mais ça dure depuis bien plus longtemps. A l’époque, le médecin conseil m’avait fait la morale. J'aurais dû en bénéficier dès 2004.

Je suis limitée dans mes mouvements et mes aptitudes en comparaison d’un valide. La marche sans canne est impossible au delà de 100 mètres.

Je n’ai osé demander le macaron pour la voiture qu’il y a trois ans et je m’en sers que depuis 1 an et demi. Maintenant que c’est digéré je le vis bien mais j’ai mis 15 ans avant de l’accepter et assumer le macaron de stationnement.

Mais pourquoi on ne t'a pas opéré plus tôt alors qu'on t'accorde le handicap. Je ne comprends pas ! A priori c'est ta première opération. As tu des séquelles neuropathiques sur une emg ou autre ?

En fait, je n'ai pas que des problèmes de dos, j'ai les deux genoux HS et un syndrome de Ménière.
Le handicap est MDPH, ma scoliose évolutive plus l’arthrose plus mon âge tout jeune ont fait qu'ils ont tous attendus que je sois une épave. Je suis un cas complexe dixit le chir. Alors pour l'emg j'en ai jamais fait pour les sciatiques, je savais même pas que c'était possible. J'ai eu une prise en charge orientée clairement rhumato/ kiné/ergothérapeute/centre de rééducation pour compensation du handicap dès le départ. Les chirurgiens n'ont jamais niés ni mes douleurs ni mes difficultés.
Par contre, pour eux, j'étais pas un patient chirurgical, avant que l'irm ne montre la hernie compressive bilatérale, j'étais en attente d'un rdv à cochin pour prise en charge rhumato et médecine ré-adaptative.
C'est ma première chirurgie vertébrale mais la 7ème orthopédique, j'ai eu 3 opérations par genoux.

Bonjour,
Personnellement, je me sens handicapé. Mais je crois que je suis en plein déni. Même pour des tâches basiques je dois déléguer. J'espère que ce sentiment va disparaitre un jour.

Ça viendra avec le temps.

J’ai le statut de travailleur handicapé depuis 9 ans, et 5 ans de canes et même encore plus aujourd’hui je minimise mes incapacités motrices inconsciemment.

Après il faut réapprendre progressivement les gestes du quotidien et surtout souvent réorganiser les placards et parfois la disposition de son meuble pour que ça soit plus pratique (et ce qui est cool c’est que c’est complètement invisible et non stigmatisant de changer la place des assiettes ou acheter une carafe d’eau plus petite et plus simple à manipuler).

Le temps et la parole sont tes meilleurs alliés.

Sincérement, quand je suis obligé de réfléchir à comment m'habiller pour aller aux examens médicaux pour être certaine de pouvoir me rhabiller seule, ne plus pouvoir porter de jean à cause des allodynies, devoir prévoir une dose d'anti douleur pour une scéance de cinéma avec mes enfants, devoir faire des exercices de kiné tous les jours...
Tout ça me fait dire que mon dos est un handicapé. J'espère que ma dernière intervention va me faciliter la vie même si c'est dans 1 an (après 4 ans, on est plus à 1 an près).

Je me pose la question de plus en plus étant donné que la station debout prolongée est devenu insupportable, la position assise aussi. La douleur se réveille. Je ne peux pas marcher trop longtemps sans être obligé de m'aider d'une canne. Conduire est un enfer alors faire de la route, on oublie sans compter les effets secondaires des médicaments et là c'est pour l'entourage que c'est le plus dur. Ils doivent s'armer de patience, car je ne comprends pas toujours tout du premier coup .

Je fais remonter ce sujet vu que j'ai toujours les deux pieds dedans, et que je supporte de moins en moins les commentaires du genre "vous n'avez pas l'air malade".

Voici ce que dit la loi : "La loi du 11 février 2005 définit le handicap qui constitue " toute limitation d'activité ou de restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d'une altération substantielle, durable ou définitive d'une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d'un polyhandicap ou d'un trouble de la santé invalidant".

Après entre la dénomination légale et médicale (qui permet d'avoir reconnaissances et aides), la perception de soi et celle des autres il y a un gouffre...

Je préfère le terme "en situation de handicap" plutôt que "personne handicapée", le handicap complique mon quotidien, limite mes options, a un impact sur mes proches, mais ce n'est pas une identité.

J'étais clairement handicapée avant l'opération.

Désormais, je dirais que non mais j'ai juste beaucoup de mal à accepter de voir des personnes beaucoup plus âgées que moi, faire des choses que je ne peux plus faire genre s'accroupir et faire la grenouille (le papi de ma fille agé de 63 ans), s'accroupir et se déplacer de rangement en rangement (ma patronne). C'est une position que je ne tiens vraiment pas longtemps avant d'avoir mal (style sciatique).

Je comprends mais l’acceptation viendra avec le temps.

Bonjour à toutes et à tous,

M'étant moi-même posé cette question à plusieurs reprises et même encore parfois maintenant, je fais à mon tour remonter ce sujet dont le dernier post date du 20 novembre 2020.

En effet, on peut débattre autour de cette question intéressante où les avis peuvent diverger en fonction de plusieurs facteurs (succès de l'opération, bonne capacité à récupérer, pas de complications, l'âge, le facteur "Chance", etc...)
A chacun son ressenti et son point de vue.

Pour ma part, voici comment je vois les choses :

Au vu de l'importance et de la gravité de biens d'autres pathologies, je ne peux pas me considérer comme étant une personne handicapée et pourtant on se sent diminué et limité dans nos déplacements, nos capacités physiques.
On sait qu'il faut faire sans cesse attention afin d'éviter des complications. Les douleurs nous le rappellent bien assez vite.
On sait aussi que notre dos est fragilisé par l'arthrodèse. La mobilité n'est plus aussi confortable qu'avant.

Je me considère plus comme une personne en situation de handicap. Eh oui, il y a pas mal de choses qu'on ne peut plus faire, du moins certaines qu'on ne peut plus faire comme avant. Bon nombre d'activités nous sont déconseillées voire strictement interdites. C'est ça qui me fait dire que je suis en situation de handicap.
Il y a une réelle prise de conscience, celle que notre vie n'est plus et ne sera plus comme celle d'avant l'opération.
En partant de là, on se dit qu'on n'est pas comme quelqu'un de "normal".

Je suis plus dans cet état d'esprit lorsque je suis amoindri par de fortes douleurs ou de très mauvaises sensations. Je les rattache systématiquement à l'arthrodèse. Et quand des douleurs souvent intenses perdurent en quasi permanence et qu'elles sont handicapantes, force est de le reconnaître.

Lorsque l'on a quasiment plus de douleurs, de gênes désagréables ou autres, on a tendance à avoir un autre discours. On dirait plutôt qu'on se sent presque "normal".

Et quand je vois des personnes handicapées mentalement ou en fauteuil roulant, je me sens très embarrassé et plutôt ridicule.

Voilà mon opinion !
Et vous, comment vous sentez-vous ?
N'hésitez pas à faire part de votre ressenti. Je sais qu'il peut être différent en fonction du nombre de mois post-op et de l'évolution des choses pour chacun d'entre vous.

Bonne journée à toutes et à tous... et surtout Courage !