Ce matin, j'avais rdv au centre anti-douleur. Débriefing de mon rdv... je ne regrette pas d'y être allée, ça c'est sur! C'est un peu long... (c'est tout moi ça! hein Steph?

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Beaucoup de larmes ont coulé, je n'ai pas réussi à me contenir

Après avoir fait un état des lieux et après m'avoir posé toutes les questions qu'il fallait, elle a fini par me faire comprendre que l'opération n'était pas utile. Qu'il y avait une grande différence entre douleur aigüe et douleur chronique. Si j'ai un accident ou n'importe quoi d'autre, que j'ai très mal, peut-être une hernie qui pince un nerf et qu'il y a un danger (pour la jambe), l'opération se fait sans réfléchir. Par contre, une douleur qui traîne depuis plus de 15 ans... c'est une autre histoire. Donc forcément, quand j'ai compris ce qu'elle sous-entendant (opération inutile), je me suis mise à pleurer. Pourquoi j'ai fait tout ça, pourquoi je dois subir tout ça? encore? en plus, ma douleur est différente d'avant l'opération mais elle est aussi plus forte, plus "invalidante".
Je suis restée 1h30 avec elle, elle a pris le temps de tout m'expliquer, avec des schémas, sur le fonctionnement de la douleur. Oui parce que personne ne m'avait vraiment expliqué avant. Certes, il y a la douleur au niveau lombaire, mais il y a la douleur psychologique aussi. Et quand les douleurs sont chroniques et durent dans le temps... il ne faut pas seulement agir au niveau lombaire. Pour elle, il aurait fallu agir dès mon adolescence, ne pas faire traÎner ces douleurs qui n'ont fait qu'empirer avec le temps. Sauf que petite, on a ignoré ma douleur d'abord, j'ai vu des tas de médecins, et à part des médicaments que je ne supportais pas et à part la kiné, ils ont été incapables de m'aider, démunis presque.
Elle a bien vu aussi que j'étais assez fragile psychologiquement parlant, on a parlé de ma dépression, des médicaments que je prends encore aujourd'hui, de la thérapie que je dois continuer de faire etc... elle m'a expliqué qu'il fallait maintenant tourner la page. L'opération est faite, on n'y changera rien mais il faut maintenant que j'apprenne à voir le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide. Il faut ensuite que je trouve des choses qui me passionnent (on a parlé de la pâtisserie et du digiscrap par exemple, mes passions actuelles). Elle était vraiment à l'écoute... et j'ai énormément apprécie le temps qu'elle m'a accordé.
On a aussi beaucoup parlé de mon chirurgien et du suivi post-op (si on peut appeler ça comme ça, pour moi y'a pas de suivi, j'ai été lâché dans la nature à la minute où je suis rentrée chez moi). Elle m'a aussi demandé de noter ma douleur mais elle ne m'a pas jugé. D'après elle, mon chirurgien est un con et il n'est pas à ma place, il ne connait pas mes douleurs. Voilà, on m'a écouté!
Maintenant:
- je change un peu mon traitement avec de nouveaux médicaments (on arrête ixprim, je prends à la place topalgic lp, je continue le lyrica mais je passe à 100mg matin et soir, toujours du doliprane en parallèle ainsi que mon anti-dépresseur que j'augmente aussi, et laroxyl le soir)
- je continue la thérapie (évidemment, je ne comptais pas l'arrêter de sitôt)
- je continue la sophro (en plus, le médecin que j'ai vu m'a proposé de revenir la semaine prochaine et elle me mettra des séances de relaxation sur clé usb à écouter chez moi)
- je retourne faire du pilates (je n'ai fait qu'une séance mais elle me le conseille)
- je découvre la yoga-thérapie qui se fait au même endroit, dans son bureau d'ailleurs car ce sont des séances individuelles. Rdv est pris pour début février.
- je continue à utiliser le tens (ça ne me fait pas de mal, ça détend) avec une poche de chaud aussi.
- je trouve des choses qui me plaisent et si je dois faire de la pâtisserie et rester longtemps debout ou bien faire du digiscrap et rester longtemps assise, je dois trouver des moyens de me soulager un peu (elle m'autorise à reporter ma ceinture de maintien occasionnellement si ça peut me faire du bien), elle m'a aussi montrer la posture à adopter si je reste longtemps debout à cuisiner.
- la reprise du travail est une bonne chose, à mi-temps bien sur, car pour elle, comme pour ma psy ou mon kiné d'ailleurs, m'occuper l'esprit avec le travail me fera peut-être un peu oublier mes douleurs
Voilà, je suis repartie également avec de la documentation sur les douleurs chroniques qu'elle m'a prêté. Elle a vraiment été adorable avec moi. Ca me fait beaucoup réfléchir tout ça... surtout par rapport à l'opération... si l'opération n'a pas servi à éliminer mes douleurs, ça m'évitera au moins, que ma santé se dégrade à long terme (car je pense que sans opération, les disques aux étages supérieurs se seraient dégradés l'un après l'autre au fil des années).
Et puis, je dois selon elle dompter ma douleur, car elle sera toujours présente mais je ne dois pas me laisser faire! Je décide de la façon dont je veux vivre ma vie. Plus facile à dire qu'à faire... mais voilà ça me fait réfléchir en tout cas...
Opérée le 4 mars 2013 : prothèse discale en L4-L5 et arthrodèse par voie antérieure en L5-S1