Anne66 : 02/2013

[Anne66]

Si cela intéresse quelqu' un, je reviens sur le forum pour donner des news.

Opérée en février 2013 d'une arthrodèse en L3 / L4, je m' en tire pas trop mal. J'ai surtout dû réadapter mon travail, c' est ce qui m'a demandé le plus de temps et d' énergie.
Le milieu professionnel n' est pas toujours sympa, surtout quand vous faites toujours bonne figure malgré la douleur. C' est le seul reproche que l' on m' a trouvée...
Comment pouvais-je avoir le sourire jusque derrière les oreilles et être coiffée et maquillée en ayant mal ? En clair, fait une gueule de zombie et arrête de sourire et on te croira; pas facile, quand on a appris à ne jamais se plaindre. Déjà petite, mon papa me disait que gémir ne servait à rien, qu' il fallait plutôt trouver des solutions et continuer à avancer.
Ce que j'ai fait en me battant bec et ongles pour le faire comprendre à ce p ... de monde du travail. Mes proches me connaissent suffisamment pour savoir comment je fonctionne, il est vrai que l'on a pas toujours envie de se mettre à nu devant des collègues qui pour moi ne sont et ne seront que des faux c...
Mes amis ne font pas partie de cette jungle. On oublie effectivement le secret professionnel, et personne ne peut vous obliger à dire de quoi vous souffrez. Car en plus de mes trois opérations du dos, j'ai développé différents problèmes orthopédiques ( au niveau des cervicales et des épaules ).
Mais ... pas un seul jours d' absence depuis mon retour d'opération, trois mois après l'arthrodèse, ça mérite bien un petit Frolic .
Actuellement, même si le corps me rappelle à l'ordre, le moral est pas mal. J'ai obtenu un poste qui me plaît et qui fait des jaloux , car je n' en pouvais plus physiquement. Cela a pris du temps, mais tout arrive quand on ne se laisse pas faire et il y a quand même des collègues qui m'ont soutenue et j'ai la chance d'être médicalement et familièrement bien entourée.

Conclusion, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, que du bonheur.
Bon courage à tous les arthrodésés et aux futurs opérés.

[Marie Claire]

Ben oui, ça nous intéresse, même si on ne te connait pas personnellement, les retours d'expérience de ceux qui nous ont précédé sur ce chemin cahoteux nous intéresse fortement.
Je comprends ce que tu veux dire lorsque tu parles de cacher ta douleur au job, je l'ai fait des années, et puis, parfois je n'arrivais plus à me contrôler et je m'exprimais un peu fort, ça m'a été terriblement reproché d'autant que c'est le seul reproche que mes supérieurs pouvaient me faire.
Moi c'est ma mère qui m'a appris à taire ma douleur, elle est partie d'un cancer généralisé, et n'a accepté la morphine que la dernière semaine.
La barre est très haute, je ne la franchirai jamais, mais ça m'a rendu maladroite lorsque j'ai mal.
Merci, Anne, d'avoir pris le temps de faire ce retour sur ton expérience et de venir en témoigner ici.

[Sand]

Merci pour ton retour Anne et bonne continuation.

[emotiti]

Merci et bravo à toi pour ton nouveau poste

[Valuna]

En effet, quand on est habitué ou on a reçu une éducation où se plaindre n'était pas toléré, il est parfois pas facile de faire bonne figure au travail, chez soi, avec la famille etc... Bien que non opérée encore, je vis avec ma douleur depuis... bref. Tout ça pour dire que moi aussi bien des matins, j'ai pu me dire "là, ça ne va pas être possible, c'est juste insupportable" ou partir mais conduire avec les larmes qui roulent car la douleur est intense et embrayer/débrayer est terrible. Je ne me suis jamais arrêtée (ni absentée en cours de journée pour une pause ou voir le médecin). Par contre, j'ai essayé, à défaut de le cacher sous le sourire, maquillage et coiffure, de mettre des mots pour parler des maux... héhé vaste programme ! Sans entrer dans le détail mais envers les collègues, les informer que ce jour-là va moins bien que les autres et qu'il y a un risque fort que ma patience soit limitée (voire TRES). Dire aussi que notre souffrance est peut-être moindre que d'autres cloués sur un lit d'hôpital... en gros, c'est la méthode Coué. J'ai pris mon poste actuel il y a 7 mois avec une petite équipe en gestion avec qui tout se passe bien mais ce n'est pas évident de prendre ses fonctions souffrante puis finalement d'informer qu'on sera absente qq mois le temps d'une opération et convalescence. De plus j'espère revenir assez vite car notre structure va être repris par un grand groupe et je voudrai pouvoir être là pour identifier la sauce à laquelle on va être manger, enfin moi surtout pour le coup, et que s'il y a des choix à faire, ce soit les miens et non ceux de certains qui pensent que "c'est ce qui a de mieux pour toi".
Par contre, je ne suis pas au même stade que toi puisque mon opération n'est que dans 4 semaines et que la suite est pour l'instant une grande inconnue sur ma reprise d'activité et ce que mon corps me permettra... en tout cas, bravo ! Des petites victoires font gagner la guerre et néanmoins, il faut quand même vivre avec l'idée qu'on ne peut compter que sur soi-même dans le monde du travail. Merci Anne66 pour ce retour !

[Anne66]

C' est clair que dans le monde du travail, il faut s' accrocher. Ce n' est déjà pas simple quand on pète la forme, que dire quand une succession d' ennuis orthopédiques viennent s' ajouter.
En plus, les vieux commencent à coûter plus cher, il ne faut donc pas se laisser piétiner par les lions qui sont prêts à vous dévorer tout crus .
Après l' opération, profitez en pour vous faire chouchouter, quoi que je suis plutôt du style faites ce que je dis pas ce que je fait .
Mais avec le recul, à refaire, j' en rajouterais une bonne couche, histoire que la famille se mette dans la tête que je suis foutue .
Maman de trois adultes et grand-mère depuis 5 mois, avec une série de bobos des nonos, je continue malgré tout à faire genre "même pas mal !!!" .
Grosse bouffe en famille, et vas-y que je te porte le loulou de 9 kg , je m' occupe des courses, des repas, du nettoyage, ... avec le sourire, bien entendu et la pêche !
Et après le week-end, quand les jeunes sont partis, comme la plupart des gens de ma génération qui ont bien appris que se plaindre ne sert à rien, je m' en vais dévaliser la pharmacie d' anti-douleurs et de pansements gastriques pour faire passer le cocktail , gnam. Eh oui, demain il faut avoir la forme pour le taf !!!
C'est sûr que l' automne n' est pas la meilleure des saisons pour les espèces de notre genre, les articulations sont souvent plus douloureuses.
Mais la bonne nouvelle, c' est que chez nous la pension est passée à 67 ans, argh ! je ne sais pas si dans 20 ans je serai encore sur mes 2 pattes ... sont fous au gouvernement.
Mais ... tout va bien, nous ne souffrons pas d' une maladie mortelle. .
Il est important de rester positif, une arthrodèse ce n' est que pour aller vers un mieux. Une fois que des troubles de la motricité s' installent , c' est trop tard.
C' est grâce à cette chirurgie que l' on ne se retrouve pas en chaise roulante et que l' on ne souffre pas le martyr durant de longues années.
Il est vrai que cela reste une chirurgie de dernier recours après avoir envisagé toute les autres solutions, car passer par le bistouri n' est pas une démarche anodine, elle comporte toujours des risques, comme toute intervention. Quand on ne peut pas faire autrement, cela en vaut la peine.
Même si je souffre encore aujourd' hui, la douleur a diminué considérablement et me permet d' avoir une vie plus acceptable.
Je ne regrette pas d' avoir été opérée, c' était plus que nécessaire. Encore faut-il tomber sur de bons praticiens qui utilisent des prothèses actuelles et non pas , comme on peut encore le voir parfois, de l' ancien matériel. Ou encore du matériel insuffisamment contrôlé ... si, si
Conclusion, choisissez un chir de bonne réputation, c' est très important pour la réussite de votre opération.
Bonne m ... Valuna pour ta prochaine intervention. Cette dernière phrase ne sert pas à faire peur, il s' agit juste d'une mise en garde contre des charlatans.

[goodmike]

Bonjour Anne 66, j'ai vu tes radios, prothèse discale L4/L5 + arthrodèse L4/L3, effectivement c'est du lourd, peux-tu nous dire ce qu'il te reste comme séquelles? Douleurs, sciatique etc... Et as-tu revu ton Chirurgien pour avoir son avis sur ces séquelles, as-tu passé de nouveaux examens? IRM ou/et scanner de contrôle, pour voir par exemple si de l'arthrose n'a pas commencé à s'installer ou une hypertrophie du ligament jaune pouvant réduire les foramens et irriter les racines nerveuses etc... Je te souhaite d'aller de mieux en mieux.