La convalescence... après une arthrodèse par exemple 😉

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Mika91
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La convalescence... après une arthrodèse par exemple 😉

Message par Mika91 »

Allons-y en rime !

Lors de la convalescence,

● on se dit que le mot "vigilance" a toute son importance
● on se rend vite compte que bien respecter les consignes est une évidence
● on doit faire preuve de beaucoup de patience
● on fait le plein de "persévérance" et "d'assurance"
● on aime se satisfaire de ses progrès et de ses performances
● on gère les bons moments (pas ou peu douloureux) toujours avec prudence
● on se teste parfois... avec un excès de confiance
● c'est l'occasion de lire des bouquins sur la "Résilience"
● on peut s'apercevoir que les squats, c'est tendance
● on se fait du bien... avec des confidences
● on doit tenir bon lors des moments d'impatience et de désespérance
● on manifeste parfois un esprit d'insouciance
● on se rétablit et l'on récupère... avec du bon sens
● on refait le plein d'essence
● se mélange parfois "doutes" et "abstinences"
● on fait de notre mieux pour entretenir l'espérance
● on doit faire attention en permanence
● on doit se dire que l'on fait tout simplement une pause dans notre existence
● on cherche parfois à viser, dans notre rééducation, l'excellence
● c'est l'occasion de savoir que l'acceptation, la réparation et la transformation forment le mot regenerescence
● on a tendance à vouloir partager son expérience
● on savoure les gestes sans douleur... comme une délivrance 
● progresser n'est que récompense 
● on est amené à se lancer des défis comme marcher 10km sur une bonne cadence
● on fait parfois des gestes interdits par inadvertance
● on retrouve petit à petit l'accès à une vie pleine de sens
● on doit se forcer à bouger, être sans cesse en mouvement afin d'éviter bien des souffrances
● on se dit qu'au final, c'est le début d'une renaissance

A vous de jouer ;-)
Arthrodèse L4L5 avec mise de cage intersomatique par VP + prothèse discale et libération canalaire (25/03/22).
TS > Syndrome de la queue de cheval
. Suite dernière IRM le 16/12/23, débord discal en L3/L4 et discopathie significative en L5/S1 :(
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Mika91
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Re: La convalescence... après une arthrodèse par exemple 😉

Message par Mika91 »

Bonjour tout le monde :hello:

D'après mon expérience, j'ai eu le temps d'en apprendre beaucoup lors de ma convalescence. J'ai décidé de venir vous partager ma réflexion de la manière la plus explicite possible...

C'est parti !

Les yoyos de la convalescence : Comment gérer ?

Comme vous avez pu le remarquer, les phases d'amélioration et de régression font beaucoup de yoyo lors de notre convalescence.
Certain(e)s ont pu le constater à maintes reprises et ont peut-être, probablement je l'espère, trouvé la parade pour bien gérer ces variabilités déstabilisantes.
D'autres n'ont pas encore eu l'occasion de connaître cet effet yoyo car l'intervention est toute récente.

D'après tout ce que j'ai pu constater près de 26 mois après mon opération, une convalescence, ce n’est pas vraiment une progression linéaire. Il y a la première blessure, le choc quand on se rend compte de l’ampleur des dégâts. Il y a une seconde blessure, le fait de devoir se faire opérer, décision très difficile à prendre/accepter. Puis, il y a l’état qui s’améliore avec le temps et les traitements. Et de temps en temps, l’amélioration qui se met en pause voire même qui fait trois pas en arrière, parce qu’on veut pouvoir vivre encore comme avant, ou qu’on ne sait pas encore tout ce qu’on ne peut plus faire. On peut mettre beaucoup de temps à réaliser qu'on ne pourra plus faire telle ou telle chose. Au mieux, pour certaines, on doit se dire qu'on peut s'y prendre autrement. Pour moi, il a été très difficile de faire le deuil de ma vie d'avant arthrodèse. Même si j'avais le sentiment que la douleur lombaire "en barre" n'avait pas l'intention de me lâcher, je ne voulais pas admettre que des activités seraient désormais irréalisables. Et bien si, il ne faut pas se voiler la face. J'ai compris récemment qu'il sera définitivement plus possible de faire certaines choses. Cette douleur lombaire semble désormais devenue chronique et je pense bien connaître mes limites à présent. Mais je me dis que ce n'est pas grave, du moment que je vais bien ;-) Avec le temps, je parviens à surmonter petit à petit ma fragilité psychologique. Je relativise davantage... et il le faut pour maintenir le moral au plus haut. Plus il est bon, mieux on se sent :)

Lorsque la douleur, qui s’estompait un peu, augmente de nouveau, c’est extrêmement difficile à vivre. Comme si la douleur qu’on supportait avant devenait beaucoup plus intense. On se retrouve donc dans une phase de régression. Bon, les premières fois, on se dit que c'est normal et du coup, on n'y fait pas trop attention, du moins pas comme il le faudrait, surtout les premiers mois post-op. Mais lorsque ces phases se renouvellent encore et encore, à un moment donné, cela devient une grosse phase de découragement. Sans compter la peur de refaire des efforts, et l’idée sous-jacente que les progrès ont été effacés et réduits à néant. Bref, c’est dur dur :/

Alors, comment gérer ces périodes désagréables quand après une belle amélioration, notre état se dégrade parce qu’on a trop tiré sur la corde ?

Deux axes d’actions :

1. on essaie de prévenir plutôt que de guérir. Dans la mesure du possible, on anticipe pour ne pas ralentir la progression en forçant au-delà de nos capabilités.
Phasys, si tu me lis, ton raisonnement est donc très juste. Tu as raison d'éviter pour l'instant de monter plus haut que 7500 pas par jour.

Une règle importante :
Ne surtout pas chercher à vouloir aller trop vite.

2. on agit sur son mental en acceptant les phases de moins bien. Encore faut-il être suffisamment patient et surtout avoir un bon mental ?

Euh ! Là, ce n'est plus une réflexion, c'est carrément un exposé :mrgreen:
Allez ! On continue...

Comment réduire l'amplitude des yoyos

1. On identifie son schéma d'action pour déterminer quand on force trop

Il n’est pas toujours facile de se rendre compte sur le coup de l’intensité de la douleur. Lorsque la douleur est présente en continu, on a tôt fait de reléguer la sensation douloureuse dans un coin de sa tête et de se focaliser sur le reste, pour pouvoir profiter des quelques activités qui nous sont autorisées (exemple : la marche). Autrement dit, on mobilise toutes nos capacités de concentration pour faire abstraction de la douleur. Ce qui ne veut pas dire qu’elle n’est pas là. Simplement qu’on fait un effort pour ne pas y prêter attention.

Si c’est rudement pratique parce que ce mécanisme permet de « bloquer » temporairement la douleur, c’est également fortement déconseillé. Et oui, les sensations sont là en garde-fou, pour nous éviter de faire des choses pouvant compromettre la consolidation et empêchant ainsi une rémission optimale. Donc bloquer la douleur parce qu’elle est trop présente implique de ne pas écouter son corps (une fois de plus...) et ne pas s’arrêter à temps. Grosse erreur ! Et pourtant, on le fait pour se forcer à être en mouvement et pour se remuscler, comme il nous l'a été conseillé à la sortie de l'hôpital.
Seulement, si on ne parvient pas à s'arrêter à temps, on risque de compliquer les choses et faire augmenter la douleur... et dans ce cas, celle-ci risquerait de perdurer dans le temps. Bon, une ou deux fois ça va, mais si on en fait trop de manière régulière, il est fort possible que notre corps mette de plus en plus de temps à se remettre.

À chaque fois qu'on force alors que c’est en train de se réparer, non seulement on repart en arrière mais on épuise nos ressources de cicatrisation.

La solution pour endiguer cette vilaine habitude, c’est d’analyser après-coup : lorsqu’on prend conscience d’avoir trop tiré, il faut bien noter l’effort effectué. Et la fois d’après, se souvenir de faire autrement ou d'en faire moins. Il est important de bien doser ses efforts et/ou d'essayer de faire différemment.
Lors des marches, il ne faut pas chercher l'exploit, vouloir battre son propre record à tout prix. Non non, on fait pas ça :nonon: Il y en a qui ont essayé (Mika par exemple :/) mais ils ont eu des problèmes... Spécial dédicace en passant à Chevalier et Laspales :mrgreen:

On peut instaurer une règle qui est de se dire qu'on réduit l'effort de tant de minutes (15 à 20 minutes par exemple) par rapport à la fois précédente afin de ne plus exploser le seuil de la douleur. On pourrait l'appeler la règle des 15-20 minutes :perv: Par exemple, mettons qu’en marchant 1h30, on se retrouve douloureux et tout fourbu, il faudrait diminuer l’effort à 1h15 la fois suivante. Et si c’est bon, on peut ensuite se stabiliser et très progressivement réaugmenter l’effort. Si l'on éprouve à nouveau des difficultés, on réapplique la règle des 15-20 minutes en moins mise en place, et ainsi de suite jusqu’à identifier le seuil de faisabilité. Pour moi, c'est la meilleure façon de se tester.

2. On prend le réflexe de se protéger dès le départ plutôt que quand ça tire

Le principe est d’inverser notre fonctionnement mental pour prendre soin de nous plutôt que d’agir en réaction une fois que c’est trop tard.

Par exemple, si on a prévu de se rendre chez des amis en transport en commun pour faire une balade ou d'autres activités physiques, il ne faut pas chercher à vouloir trop en faire avant mais plutôt s'économiser. On aurait tendance à ne pas suffisamment anticiper la manifestation éventuelle de douleurs. A l'aller, le premier réflexe serait de prendre les escaliers au lieu de l'ascenseur et l’ascenseur au retour. Pourquoi ? Parce qu’à l’aller, on se sent plutôt bien et donc plutôt confiant (tant qu'on ne ressent pas où très peu de douleurs, on se dit : "allez, c’est bon, j'ai pas mal. En plus, c’est pas grand chose…". Tandis qu’au retour, pas le choix, on a tellement mal après le trajet en transport en commun et la sortie que ce n’est même pas la peine d’envisager les escaliers… Alors qu’en fait, si on avait le réflexe de prendre l’ascenseur dès l’aller, on fatiguerait moins vite pendant la sortie ou les activités, et l’intensité de la douleur ne serait pas aussi intense une fois rentré chez soi. Donc le temps de récupération ne serait pas aussi long. Et notre corps aurait moins forcé. Imaginez si auparavant vous aviez tenu à faire des courses ou du ménage... ou autres :-/

On apprend à a dédramatiser les variations pour garder le moral


1. On accepte les phases de stagnation et de dégradation


Y a pas trente six mille solutions, il faut simplement accepter qu’il y aura des moments où ça ira mieux, et d’autres où ça ira moins bien qu’avant. C’est normal. L’essentiel étant que l’évolution globale soit en progression.

Pas besoin d’une évolution continue, dans la vie il y a peu de choses qui sont régulières et ininterrompues. On fonctionne le plus souvent par paliers.

Visualisez votre convalescence comme une randonnée : vous commencez par une phase très ardue d’escalade en dévers, puis une fois que vous êtes bien épuisé par la montée, vous enchaînez sur une pente rude mais moins abrupte. Puis une petite phase de descente douce vous permet de regagner quelques forces, avant de recommencer à gravir une nouvelle pente. Parfois tout se passe bien, et vous avez la chance de tomber sur une superbe descente. Mais lorsque vous recommencez à grimper, même si l’inclinaison de la pente est plus douce que celle que vous avez pu faire avant, cela devient pesant. Comme si votre sac à dos, presque une plume quand vous étiez en début de parcours, était maintenant devenu une enclume qui vous plombait chaque pas. Et l’enchaînement continue. Descente plus ou moins inclinée, montée plus ou moins prononcée.
Oui, d’accord, l’image est un contre-sens par rapport aux expressions généralement employées puisque les phases d’amélioration sont en descente, et les phases de dégradation en montée. En effet, on dit souvent le contraire : « toucher le fond », « remonter la pente »… Certes, certes. C'était une petite parenthèse en passant ;-)

Une fois qu’on a compris qu’il est normal qu’il y ait des yoyos, et bien on patiente gentiment dans les phases de moins bien en attendant le prochain mieux. Parce qu’il y aura forcément un prochain mieux :ange:

Et le simple fait de relativiser améliore beaucoup la manière dont on vit sa convalescence ! Plutôt que de se dire : "Mince, j’ai encore réduit à néant tous les efforts précédents en forçant", on se dit : "Bah, ça veut simplement dire qu’il était encore trop tôt pour tester ce genre d’activités."

L’essentiel étant de se dire : la prochaine fois, je serai plus prudent et plus attentif à mon corps en cours d’activité, pour ne pas aller trop loin.

2. On fait la liste de tout ce qu'on peut faire selon chaque état

Pour garder le moral et ne pas se décourager lorsqu’une phase de moins bien vient prendre le relai d’une phase de bien mieux, rien de mieux que de se tourner vers des activités plaisantes et sans risque.

Plutôt que d’être frustré en se disant "flûte de zut" pour ne pas dire "mer...de, je suis dégoûté" car on s’imaginait courir le marathon dans quelques semaines au vu des progrès et que maintenant c’était râpé avant belle lurette, on se tourne vers le connu et apprécié, idéalement quelque chose qui ne nous fera pas tirer sur la corde, mais que nous ne faisons pas fréquemment (aller se balader dans un très joli parc plutôt que de suivre mes parcours habituels, visiter une exposition courte, faire une partie de Scrabble avec ma tante adorée :taré1: etc...).

Ne surtout pas s'enfermer dans son quotidien qui est de nouveau plus douloureux, mais au contraire se faire plaisir, avec une activité très douce pour notre corps... pour ne pas oublier que malgré la douleur, la vie est belle. Pour ma part, même si certaines choses sont hors de ma portée, d'autres me sont accessibles, dont certaines me bottent follement (notamment les appareils tels que le vélo elliptique, le stepper ou la presse)
Il faudra que je me renseigne pour du Taï-chi plus tard... par exemple ;)

On récapitule les étapes pour gérer les phases de moins bien lors d'une convalescence


On détermine précisément ce qu’on peut faire ou non en tirant les leçons de chaque expérience,
On anticipe et on se protège dès le départ, même quand on se sent pas trop mal,
On intègre qu’il y aura des hauts et des bas et qu'il est normal que la progression ne soit pas constante,
Et on fait en sorte de voir la vie du bon côté même lorsque l’intensité de la douleur augmente de nouveau. On ne se décourage pas et on ne lâche rien. Les efforts vont finir par payer un jour.

Voilà ! Bon, y'a du chemin, c’est un travail sur soi de tous les instants… Encourageons-nous les uns les autres ! Encouragez-vous ! Restez motivés et mettez en avant votre ténacité et votre persévérance. Ce combat de tous les jours, nous finirons bien par le remporter...

The End...

J'espère que cela aidera bon nombre de personnes à rester patient, ne pas se décourager et tenir bon... jusqu'à la victoire finale ;-)
Tout le monde finit par sortir un jour du tunnel. On n'y reste pas indéfiniment non non :nonon: ce n'est pas possible :nono:

A bientôt pour une autre dissertation :ghee: :o
Et oui, pourquoi pas ? ;-)
:hello:
Arthrodèse L4L5 avec mise de cage intersomatique par VP + prothèse discale et libération canalaire (25/03/22).
TS > Syndrome de la queue de cheval
. Suite dernière IRM le 16/12/23, débord discal en L3/L4 et discopathie significative en L5/S1 :(
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