J'ai 26 ans, et j'habite la petite ville du Creusot,en Saône et Loire (71), située à environ une centaine de km au dessus de Mâcon (pour ceux qui connaissent).
J'ai connu l'existence de ce forum grâce au blog d'Altea91, que j'ai lu lors d'une de mes nombreuses nuits d'insomnie, causées par l'angoisse que me donne ma future opération.
Je travaille dans l'automobile, au service des pièces détachées dans une concession. Je fais ce métier depuis plusieurs années déjà, et la station debout plus le port de charges lourdes à répétition ont abîmé mon dos déjà fragile paraît-il.
J'ai toujours eu des douleurs dorsales, et mon ostéopathe me connaissais bien. Mais c'est en juin 2013 que ça s'est gâté ... J'ai commencé d'avoir une douleur vive et persistante dans le bas du dos, comme un coup de couteau, ainsi qu'une décharge électrique qui me descendait dans la cuisse droite. Soupçonnant le surmenage et la surcharge de travail due aux vacances des collègues, je ne me suis pas posé trop de question, et ai continué ainsi mon travail. Fin Juillet, mes 15 jours de vacances m'ont permis de me reprendre un peu, et la douleur s'était un peu estompé. Mais au bout d'une semaine de reprise du travail, la douleur avait elle aussi repris, hélas. Elle progressait même de jour en jour, la conduisant jusque sous la plante du pied droit. J'ai donc décidé à ce moment là d'aller voir mon médecin, qui m'a annoncé une lombosciatique bien corsée. Anti-inflammatoires, anti-douleur (Lamaline) et arrêt de travail pour la fin de semaine en cours. Mais il m'avait rassuré en me disant qu'à 25ans, on ne faisait en principe pas d'hernie discale...
Mes médicaments en poche, j'ai donc repris le chemin du travail la semaine d'après. Seulement le lundi suivant, je me suis retrouvée bloquée en fin de journée, et impossible de marcher. J'ai tout de même terminé mon poste, et j'ai été aux urgences après. Le médecin urgentiste m'a fait passé des radios dans la foulée, mais n'a rien vu sur celles-ci à part le fait que mes vertèbres lombaires n'ont pas été consolidées comme elles auraient du à la fin de la croissance. (De ce que j'en ai compris, c'est comme si je n'avais pas des vertèbres d'adultes). Il m'a redonné des anti-douleur (toujours Lamaline), de la pommade et des piqures en intra-musculaire de Profénid, matin et soir pendant une semaine, ainsi que plusieurs séances de kiné.
Au terme de ma semaine de piqures, la douleur était toujours présente, aussi je me suis décidée de retourner voir mon médecin traitant. Pensant à une discopathie, il m'a prescrit un scanner, et aussi des anti-douleur plus fort car Lamaline n'avait plus aucun effet sur moi. Et là, le verdict que je redoutais est tombé ... Hernis Discale en L5S1. Complètement abattue, j'ai pris contact directement avec un neuro-chirurgien à Dracy-le-Fort, qui m'a annoncé que la hernie était grande, et le disque en très mauvais état. Il m'a donc à ce moment là proposé une opération par endoscopie. Après quelques semaines de réflexion, j'ai accepté et j'ai été opérée en Octobre 2013.
J'ai été opérée le lundi matin, et le kiné de la clinique est venu me lever le soir même, afin d'effectuer quelques pas. J'ai eu un énorme hématome car je n'ai pas eu de drain, et ça m'a fait pas mal souffrir, surtout la nuit. Heureusement, la dernière nuit, une aide-soignante m'a proposé une poche de chaud pour apaiser la douleur. Et oh miracle, ça avait commencé de faire diminuer l'hématome! Je suis sortie de la clinique le mercredi matin, et c'était véritablement la galère chez moi. Je ne pouvais ni me doucher (du moins monter et descendre de la baignoire), ni me laver les cheveux, ni m'habiller seule. Mais heureusement pour moi, grâce aux exercices de kiné et à la marche, mon dos s'est rassoupli assez vite et j'ai pu commencer de reprendre plus ou moins une vie normale. J'avais 3 séances de kiné par semaines, plus des exercices à pratiquer chez moi. Je n'avais plus mal dans la jambe, et les fourmis m'avaient enfin fichu la paix ! Quelques douleurs au dos persistaient cependant, et la cicatrice n'était pas très jolie. Un des fils ne s'était pas résorbé et s'était infecté.
Et puis fin décembre catastrophe. La douleur dans le dos se faisait de plus en plus vive, et lors de certains mouvements, un gros "craaac" se faisait entendre et surtout sentir ! Mi-Janvier, visite de contrôle chez le chirurgien. Il m'a annoncé que ce n'était pas grave, que les muscles s'étaient re-contractés et que le kiné devrait arranger tout ça. Et pour le fameux "crac", c'était visiblement peu inquiétant.
Le temps passait, les séances de kiné s'enchaînaient, et la douleur persistait. Courant Février, la sciatique commençait de revenir. Ce que je me suis empressée de signaler à mon chirurgien lors de la visite de contrôle de Février. Mais toujours le même discours ... J'ai trouvé cela bizarre, mais après tout, c'est lui le docteur, pas moi. Sauf que de jours en jours, c'est de pire en pire ! J'avais même du reprendre de l'Ixprim. Mon kiné lui a même envoyé un courrier pour signaler que malgré les séances, les douleurs revenaient. Re visite de contrôle chez le chirurgien mi Mars, et là, face à mes douleurs, il m'a annoncé que c'était probablement du à la position de mon bassin. ( ? ? ? ). Mon kiné avait même trouvé cela étrange, ne trouvant pas spécialement que mon bassin avait une position anormale. Bref, nous avons suivi les consignes du chirurgien à ce moment là, et commencé des séances de replacement du bassin. La douleur était horrible et insupportable, si bien que l'on n'a pu faire que 2 séances, mon kiné ayant préféré arrêter de peur de me créer plus de soucis qu'autre chose. Les douleurs dans le bas du dos étaient présentent comme avant l'opération, la sciatique était revenue à droite, et commençait à gauche... A ce moment là, début Avril, j'ai donc décidé d'aller voir mon médecin traitant, qui m'a prescrit un nouveau scanner, étonné que le chirurgien ne l'ai pas fait avant.
Verdict : - Récidive Hernie Discale en L5S1 (et au passage, on m'a annoncé que j'avais été un peu "charcutée" lors de la laminectomie)
Je pouvais effectivement avoir mal ...
Quelques jours après, j'avais RDV chez mon chirurgien. Quand il m'a demandé comment j'allais, je lui ai tendu mon scanner. Il l'a regardé en vitesses, et m'a proposé de rester une semaine en hospitalisation, avec 2 séances de kiné par jours, afin de voir le résultat qu'on obtiendrait ainsi. Sinon, c'était ré-opération. Je me suis donc fait hospitaliser la semaine après Pâcques. Le chirurgien est venu me voir au milieu de semaine, mais je m'attendais à le voir à la fin de la semaine pour qu'il me donne son verdict. On ré-operait ou pas ? Et non, je ne l'ai pas vu ... sa secrétaire m'a donné un rdv pour venir le voir mi-Mai. J'ai donc repris les séances avec mon kiné en attendant, qui était un peu étonné qu'on se soit si peu préoccupé de mon cas.
Mi-Mai, je revois donc mon chirurgien, qui m'éxamine et m'annonce qu'il faut repasser sur la table. Un peu sous le choc de cette annonce, je lui demande un petit délai de réflexion.
Perplexe, j'en parle autour de moi. Et un de mes collègues de travail m'annonce que sa voisine a été opérée par le même chirurgien que moi, et ne s'en ai jamais remise. Un professeur de Lyon a du reprendre son opération. Il me conseille d'aller voir un chirurgien à Dijon, qui s'est occupé de sa femme, avant de me refaire opérer. Car il a raison au final, il vaut toujours mieux avoir deux avis ...
J'en parle à mon médecin traitant, et je me décide à prendre rdv à Dijon. Au passage, je me renseigne sur ce fameux chirurgien, et j'apprends qu'il est très réputé.
Lors de ma visite, il m'a posé une série de question, m'a examiné sous toutes les coutures, et a même interrogé mon conjoint qui m'accompagnait. Puis il a regardé mes radios et scanner et m'a tout expliqué (chose qu'on ne m'avait pas fait à Dracy). Ensuite, il m'a dit qu'il ne pouvait pas prendre de décision à la seule vue d'un scanner, qui pour lui n'est pas assez précis.
Courant Juin, j'ai donc passé une IRM. Etant claustrophobe, ce n'était pas spécialement une partie de plaisir. Mais vous êtes tous très probablement passé dans le tunnel blanc vous aussi !
Dans la foulée, je suis retourné voir le chirurgien de Dijon avec le précieux document, qui avait alors révélé:
- une double hérnie discale en L5S1, extra-foraminale à gauche et intra-foraminale à droite
- disque L5S1 non fonctionnel, ce qui cause une instabilité vertebrale
- de l'arthrose de L3 jusqu'à S1 créant donc une forte discopathie, surtout en L4L5
- fibrose importante
Le chirurgien m'a informé qu'avant de faire toute chose, j'allais devoir porter un lombostat rigide pendant un mois, et mettre en place la technique GDS pour mes séances de kiné. Et seulement après cela, il prendrait une décision. Car l'arthrodèse est une opération importante, et il ne veut pas la faire "pour rien", surtout que j'ai moins de 30ans.
J'ai donc porté mon beau corset rose à étoiles (oui tant qu'à faire, je l'ai pris en couleur) du 7 Juillet au 4 Août, pile la période la plus chaude de l'été (quitte à avoir la poisse, autant l'avoir jusqu'au bout hein).
Mais durant cette période, malgré le fait qu'on se sente raide, je me suis un peu senti revivre ! Plus besoin d'anti-douleur, plus de sciatique du tout, juste de temps à autre une petite douleur dans le bas du dos, mais franchement rien comparé à avant !
Je devais retirer le lombostat une semaine avant de revoir le chirurgien à Dijon. Le premier jour, j'étais "soulagée" de ne plus porter ce truc ! Mais je l'ai assez vite regretté à vrai dire ... les douleurs sont revenues au triple galop, emmenant les sciatiques avec elles... j'ai repris mon bon vieux paquet d'Ixprim et j'ai terminé la semaine comme j'ai pu.
Le jour du RDV, le chirurgien me demande ce qu'il en est. Je lui fais le bilan de la situation, il m'examine, constate que les douleurs sont pires qu'à la première visite, et me rend son verdict.
"il y a deux solution mademoiselle ... soit on ne touche rien, vous continuez les anti-douleurs et la kiné GDS, mais ça ne fera que ralentir, pas guérir ... soit on procède à une arthrodèse."
A ce moment, j'aurais tellement aimé être dans un cauchemar et me réveiller après ... mais j'avais beau me pincer le bras, je restais bel et bien devant le chirurgien qui me montrait une maquette d'une arthrodèse.
"Nous allons devoir bloquer de L3 à S1" il m'a dit ... j'ai eu envie de crier "Tout ça ?!! Nan mais ça ne va pas ?!" et de m'enfuir en courant, mais mon dos et ma sciatique m'en aurait de toutes façons empêché.
Je lui ai demandé si j'étais obligée de le faire maintenant, il m'a dit qu'il ne m'obligeait en rien, que des personnes reportent depuis 5 ans la fatidique échéance. Que c'était moi l'unique maître de mon corps et seulement moi qui gérait ma douleur.
Je me suis donc dit que de toutes façons, rien de pourrait me guérir à part ça, et que d'attendre, je risquais plus de me bloquer qu'autre chose. Et puis de toutes façons, je ne peux plus faire grand chose de ma vie dans l'état où je suis ... alors à quoi bon attendre ...
Je l'ai informé que j'étais d'accord pour l'opération, et il m'a conduit à sa secrétaire pour la paperasse.
Me voilà donc embarquée dans cette aventure bien malgré moi... Quand on m'a opéré de ma hernie en Octobre 2013, on m'avait laissé entendre que 6 mois après, ma vie retrouverait son cours normal ... et finalement, presque un an après, je ne suis toujours pas sortie du tunnel.
Je me fais donc opérer le 12 Janvier 2015 à la clinique de Fontaines les Dijon, par le docteur H.
Et j'angoisse ... j'ai peur de l'après ... peur de ne pas faire le bon choix ...
Je suis venu sur ce forum pour partager mon angoisse, me rassurer et discuter avec des personnes qui traversent ou ont traversé cette épreuve.
Merci d'avoir eu le courage de lire mon roman
![Héhé :hehe:](./images/smilies/4.gif)
A très bientôt !